Légion étrangère - 2ème Régiment étranger de Parachutistes - Les compagnies
Legion Etrangere - Les compagnies 2eme REP

1erCIE

1re compagnie : A l'origine spécialisée dans le combat de nuit, la 1re compagnie est aujourd'hui spécialisée dans le combat en zone en localité, en zone urbaine et dans le contrôle de foule.

     Lors de la spécialisation des compagnies au REP au début des années soixante, l'entraînement de la 1ère compagnie est essentiellement consacré au combat antichar et nocturne mais, au fil des années, l'unité se spécialise dans le combat en localité. La plupart des opérations modernes se déroulent d'ailleurs en milieu urbanisé, comme le prouvent les récentes opérations de Bangui et de Brazzaville. Outre les CEC (centres d'entraînement commando) répartis dans toute la France, qui dispose des installations nécessaires, la compagnie bénéficie de surcroît pour son entraînement du village de combat de Frasseli en Corse. Une fois par an, la 1ère Cie et ses personnels reçoivent un entraînement leur permettant d'investir des blocs d'immeubles, de réduire la résistance ennemie en milieu urbain. De plus, depuis 1997, la 1ère compagnie effectue chaque année un séjour à Ham le célèbre village de combat de la Bundeswher. À l'issue de ce stage, les jeunes légionnaires recoivent un certificat technique élémentaire.
     La découverte des positions fortifiées de Beyrouth, organisées par les Palestiniens lors de l'opération Épaulard, causa un véritable choc dans les unités françaises, de par l'ingéniosité de leur élaboration. Les cadres et instructeurs des compagnies, en tirèrent les leçons et, désormais, allient méthoses d'investigations traditionnelles et techniques permettant d'investir des blocs d'immeubles, de réduire la résistance ennemie en mileu urbain. De plus, depuis 1997, la 1ère compagnie du 2ème REP, effectue chaque année un séjour à Ham le célèbre village de combat de la Bundeswher. À l'issue de ce stage, les jeunes légionnaires, obtiennent un certificat technique élémentaire de "combat en zone urbaine".

      L'armement est également adapté à ces missions et la 1ère compagnie dispose de fusils à pompe "Remington" et "Mossberg". Des munitions plastique, à chevrotine 9, "Ballettes" et "Brenneke" sont utilisées, ainsi que des cartouches à gaz, particulièrent performantes.
     Dans chaque section de combat, on trouve un Famas avec désignateur laser. Outre son aspect psyologique, où le point rouge est bien visible sur la personne, ce système est très efficace pour la désignation des objectifs, en particulier sur les façades. La compagnie travaille également beaucoup de nuit et de façon discrète. Aussi, les Famas ont été équipés de silencieux. Les cadres aimeraient également disposer lance-flammes de type jetable, comme on en trouve dans certaines unités de choc russes. En combat urbain ce type d'arme pourrait se révéler redoutable. Des échelles modulaires et l'échelle "Puga" kit aluminium sont en expérimentation ainsi que des lance-grappins. Les légionnaires parachutistes de la 1ère compagnie sont bien sûr spécialisés dans l'emploi des cordes et pratiquent le rappel.
     Outre ses trois sections de combat et la section d'appui, la 1ère compagnie dispose d'une section cynophile. Ces hommes et leurs chiens, sont employés à la garde du quartier Raffalli, mais leur utilisation en combat localité est désormais chose courante, tout spécialement dans le domaine du pistage. Dans l'histoire moderne du régiment, les "verts" furent engagés lors de l'opération Iskoutir Djibouti, Sarajevo, Bangui et en 1997 à Brazzaville, deux légionnaires furent grièvement blessés. Au printemps 2000, après un stage de maintien de l'ordre à La Courtine, la compagnie fut envoyée au Kosovo où ses savoir-faire se révèlent des plus utiles à Mitrovica.

2emeCIE

 

     En cas d'engagement sur un terrain très difficile, accidenté ou montagneux, c'est la deuxième compagnie "Rouge" qui sera l'avant-garde du Régiment. Elle reconnaitra les passages peu évidents et jalonnera l'itinéraire pour le reste du 2ème REP.

     La deuxième compagnie tentera également de s'infiltrer dans le dispositif ennemi, par des itinéraires non reconnus, et d'accés difficile. Pour accomplir ces missions les hommes de la 2eme compagnie sont "surentrainés" en escalade et en "survie en conditions extremes". À la fin des années quatre-vingt et avec la profesionnalisation de l'armée de terre, la 2ème Compagnie du 2ème REP fut la seule compagnie professionelle, spécialisée dans le "combat en montagne" De nos jours la mission reste inchangée et les "Rouge" continuent à développer une capacité d'intervention en "milieu climatique extrême" et sur terrain montagneux et accident. C'est l'hiver et les opérations sous la neige, définissent l'appellation de milieu climatique extrême, terrain accidenté, s'appliquant à une évolution sur terrain montagneux avec franchissemt et escalade. Mais cette expression s'applique également à un "terrain urbain difficile". Pour remplir ces deux missions, la compagnie développe deux types de savoir-faire: Premièrement: le stationnement, qui consiste à établir une position qui permette de "durer en montagne". Pour cela, les légionnaires apprenent a vivre en "Igloo", à construire des abris-neige et à se déplacer verticalement, à l'aide de cordes et horizontalement, en pratiquant le ski de randonnée.

      Deuxièmement: l'emploi des armes en montagne. Dans ce milieu extrême, marqué par le cloisonnement une section peut clouer au sol une compagnie. La 2e compagnie apprend à tenir un point clef et rester. L'armement individuel est bien sûr privilégié, notament pour les tirs à plus longue distance, la vieille AA 52 se montre toujours très efficace. Le "sniping" se développe de plus en plus avec des fusils de type ~ Barett, MacMillan et PGM, encombrants certes mais qui se révèlent particulièrement efficaces pour la "guerre des crêtes". Pour son entraînement, la 2e compagnie dispose chalet du Vergio et des fabuleux sites d'escalade du Golo en Corse, ainsi que d'un chalet à Montgenèvre près de Briançon, prêté par la brigade alpine avec qui les échanges sont fréquents.
     La formation des cadres dure vingt-deux semaines, onze en été et onze en hiver, et se fait à l'école de haute montagne de Chamonix. Un des derniers chefs d'unité était d'ailleurs un guide de haute montagne. Certains cadres sont d'origine "autrichienne" ou "suisse" et font bien sûr partager leur savoir faire naturel à leurs hommes. La formation de la troupe comprend deux sessions, le passage du brevet alpin militaire (BAM) qui se fait par un stage d'été de trois semaines en Corse, et le brevet de skieur militaire (BSM) obtenu à l'issue d'un stage d'hiver. Des légionnaires d'origine cambodgienne ou ivoirienne, particulièrement sensibles au froid, les ont obtenus sans problème physique majeur mais en faisant un simple appel à leur volonté.Lors du passage du BSM, la première semaine est consacrée à l'apprentissage du ski et très vite les légionnaires parachutistes, novices dans cette matière, apprennent à se déplacer avec les "peaux de phoque" en emportant paquetage et armement.

      La deuxième semaine est celle de l'apprentissage du combat en montagne tandis que la troisième est consacrée à un raid de synthèse avec un thème tactique et, bien sûr, l'application des techniques de combat en montagne. Autant dire que tous ces stages sont physiquement et moralement très éprouvants, l'action du froid se combinant aux efforts physiques intenses. Pour passer son BAM, le légionnaire doit effectuer en un temps de 3 h 30 un dénivelé de 1000 m positif et négatif sur 15 km de distance. Quinze minutes seulement sont consacrées a la descente. La moyenne de la compagnie est de 2h20 ce qui montre bien l'excellente forme physique des légionnaires parachutistes. Des sauts "neige" sont également effectués. Les caporaux et caporaux-chef ont également la possibilité d'obtenir le diplôme supérieur de chef de cordée hiver/été. La montagne est une dure école de vie et la 2e compagnie a pu mettre sa spécificité en oeuvre lors de l'opération Salamandre en Bosnie, au cours de laquelle de nombreuses patrouilles à ski ont été effectuées sur le "mont Igman" pour vérifier l'application des accords de Dayton.

3emeCIE

 

    Le trident de Poseïdon est l'emblème de la 3e compagnie, spécialisée dans les techniques de mises en place dans le domaine amphibie, et tout spécialement dans la reconnaissance et la conquête des plages. La compagnie "amphibie" comprend 5 officiers, 23 sous-officiers et 123 légionnaires. Avant d'être des spécialistes du "Zodiac" et du "palmage" les hommes de la 3e Compagnie sont avant tout des fantassins-d'élite. L'unité, comme ses consoeurs, se décompose en trois sections de combat et une section d'appui.

    Pour ses activités amphibies, ses éléments organiques peuvent se transformer respectivement en section de nageurs de reconnaissance, en section de motoristes en charge de transfert maritime ou en section de débarquement. L'unité est bien sûr la "compagnie pilote" pour le régiment si celui ci est appelé à effectuer une opération amphibie. La formation amphibie se fait par phases et l'on distingue deux spécialités: nageur de recconaissance, utilisés pour les reconnaissances de plages et pilote-motoriste. De jour comme de nuit, ces légionnaires parachutistes pilotent les "Zodiac" de la compagnie. On compte quinze "Zodiac" d'entraînement et quinze canots pneumatiques de transport avec une capacité de 10 hommes. Ils sont dotés d'un moteur de 40 CV. Lors de l'exercice de synthèse terminant la formation, un tour de Corse en "Zodiac", ponctué d'approches et de raids, est effectué. La navigation au compas comme au GPS fait partie de la formation.

      Une fois formés, les hommes de la 3e compagnie multiplient les exercices en milieu marin et une à deux fois par an font une maneuvre avec la marine nationale. Sauts en mer, "drops" à partir de "Super Frelon", plongeurs jetés dans l'action à partir de sous-marins ou raids "Zodiac" à partir des navires de surface de la "Royale" sont alors au programme.

     Le niveau élémentaire dure treize semaines, le premier degré six semaines, et le deuxième se prépare sur un an.Quelques membres de la compagnie sont également qualifiés (intervention offensive). Même si le régiment n'en est pas doté, ses hommes peuvent utiliser les systèmes de plongée "Oxygair". Outre ses missions nautiques, la compagnie participe aux opérations extérieures: elle s'est distinguée au Tchad, à Djibouti lors de l'opération Godoria, en Somalie avec Restore Hope, en ex-Yougoslavie et récemment à Bangui lors de l'opération Alamandin 2. Son dernier déploiement opérationnel s'est effectué à Mitrovica au Kosovo. Situé à quelques mètres du rivage, le centre amphibie du 2e REP attaché à la 3e compagnie est en charge de la formation des spécialistes amphibies du 2ème REP, ainsi que de l'entretien et du stockage des matériels propres à cette spécificité. Du centre nautique dépend également l'équipe PAT, dont la mission est de s'infiltrer discrètement à "la palme" ou en kayak afin de contrôler si une plage de débarquement est minée ou protégée par l'ennemi. Le cas échéant, les nageurs de reconnaissance élimineront "en douceur" toute opposition sur la dite plage afin de faciliter un raid "Zodiac" ou un débarquement.
Avec la motorisation du régiment s'est créée une section SAF (section d'aide au franchissement) dont la mission est d'assister les VAB lors du passage d'une coupure.
     Les formations dispensées par le centre amphibie comportent trois niveaux Le niveau 1 (bronze) dure 15 jours. Les légionnaires parachutistes, après avoir été pris par le centre, apprennent à piloter un "Zodiac" portant 6 hommes (moteur de 9 CV), 4 kilomètres en moins de 2 heures effectuent du "corps à corps" et les procédures tactiques de base propres aux aux opérations amphibies.

    Le niveau 2 (argent) s'effectue au niveau de la section. On y apprend à piloter un "Zodiac" de 10 hommes (moteur de 40 CV). Le stage comprend une nage avec palmes de 8km en moins de 4 heures, ainsi qu'une formation "de corps à corps" pouvant être utile lors de "coups de mains", ainsi que de nombreuses tactiques permettant de mettre en oeuvre collectivement, les procédures propres aux opérations amphibies.
     Le niveau 3 (or): ce stage est un condencé des deux précédents et le légionnaire parachutiste qui le réussit, sera à même d'effectuer toutes "missions" émanant du centre amphibie. On y apprend notament à naviguer en kayak.

4emeCIE

    4ème Compagnie - Destruction et Snipers  À Kolwezi, les "snipers" s'étaient montrés particulièrement efficaces et depuis, le 2e REP a toujours privilégié ce genre d'action qui, pour un coût presque insignifiant comparé à un assaut d'infanterie classique, peut se révéler psychologiquement très payant, surtout en Afrique. Le conflit des Balkans et tout spécialement les opérations d'interposition à Sarajevo ont également montré l'importance des contre feux de tireurs d'élite.

      Le combat sur les arrières de l'ennemi et l'emploi de tireurs d'élite et de "spécialistes en explosifs" sont les spécificités de la 4e compagnie. Experts en armement, les "gris", lorsqu'ils ne sont pas en opération outre-mer, sont présents sur tous les champs de tir, que ce soit en tant que "tireurs d'élite" ou comme "experts en destructions". Leurs connaissances en armement sont telles que la DIA leur confie souvent de nouveaux matériels à tester avant la mise en service dans le reste de l'armée française. Minimi, L-96 britanniques, Barret, Mac-Milan et Hecate 2 ont ainsi été mis à l'épreuve du terrain au sein de la 4e compagnie. Actuellement, l'unité s'intéresse beaucoup au SM (Super Magnum), une arme anglaise construite par Acxuracy International, dont le calibre de 8,6 mm, ou 338 Magnum, est un bon compromis entre les lourdes armes en calibre 12,7 mm et les FR-F2 réglementaires.
      La télémétrie est également à l'honneur et plusieurs types de télémètres laser sont également testés. Actuellement, c'est le TM-18 à données numériques avec un grossissement 6 fois pour une portée de 10 km qui est sélectionné pour les chefs d'équipes "sniper". Le tir sous toutes ses formes est bien sûr intensivement pratiqué de jour comme de nuit.En combat de type Centre-Europe, la 4e compagnie est entraînée à laisser sur les "arrières" du dispositif ennemi de petits groupes de "snipers" qui y sèmeront la "confusion" avant de regagner par leurs propres moyens leurs lignes de départ.

     L'infanterie française est actuellement en pleine mutation, et la 4e compagnie, tout comme ses consoeurs du REP, sert également de laboratoire tactique. L'utilisation du nouveau type de section à trois groupes de voltigeurs, un groupe ATK sur Eryx et un groupe d'appui avec des Hecate 2 fut notamment expérimentée à la "4" avant d'être adoptée par toute l'infanterie. La rigueur, la précision dans l'exécution et une parfaite connaissance des matériels employés sont les qualités requises par les destructeurs qui manient plastic, tolite et TNT aussi bien au CNEC de Mont-Louis qu'au centre d'Arta-plage à Djibouti. Ces légionnaires parachutistes sont également capables de retarder efficacement un ennemi en jalonnant son avance par de nombreuses destructions, mines et autres "Boby trapp". Une très belle salle d'instruction existe au sein de la compagnie et les légionnaires peuvent y étudier les différents types de mines ramenées du monde entier ainsi que de nombreuses formes de piégeages.

      Ces multiples activités n'ont pas empêché les "gris"de la 4e compagnie de se distinguer à Kolwezi, au Rwanda, à Sarajevo, à Bangui et tout récement au Kosovo. Le tireur d'élite a toujours existé, frondeurs baléares des légions romaines passant par les arbalétriers du Moyen-Age. Mais c'est durant la guerre d'indépendance américaine que le concept moderne "sniper embusqué" a vu le jour avec les "Insurgents"  armés de fusils de précision, afin d'abattre les "tuniques rouges" et tout spécialement les officiers.       Depuis, les techniques et les armes ont baucoup évoluées et le REP a toujours été a "la pointe du progrès" dans ce domaine, regroupant notamment les tireurs d'élite par section. 25 ans d'expérience en tir précision et sniping ont donné a la 4e compagnie, une expérience unique.Durant la guerre froide, et dans ce contexte de combat défensif contre une force mécanisée sur un axe, la 4e compagnie était entraînée à se laisser volontairement dépasser afin de laisser sur les arrières de l'ennemi des groupes de snipers. Ces derniers, travaillant en "tiroir", avec une "équipe de feu" et une "équipe d'accueil", pouvaient facilement retarder une colonne motorisée pendant plusieurs heures avant de regagner leurs lignes. Dans l'armée française, un tireur d'élite travaille de façon réglementaire au sein d'une section, tandis que le sniper est engagé de façon autonome et de façon décentralisée. La 1ère section de la "4"aligne treize tireurs FR-F2 alors qu'on en trouve normalement trois par section. L'instruction se fait à la compagnie même. Le "sniper" sera un soldat calme, patient, ayant de très bonnes notions de topographie, de transmission et de camouflage, et pouvant opérer isolément ou par petits groupes dans les lignes ennemies.
      La formation d'un sniper se fait en quatre semaines. La première sur fusil en calibre 12,7 mm, les deuxième et troisième sur FRF2 et Super Magnum. La quatrième est une semaine de synthèse comprenant trois jours d'application.
     Outre les sections spécialisées, des légionnaires parachutistes d'autres compagnies peuvent toujours effectuer un stage de perfectionnement à la "4", ce qui fait que le régiment dispose toujours d'une réserve de tireurs d'élite entraînés. Lors de l'opération Alamandin, le groupement aéroporté du REP pouvait, si l'état-major le souhaitait, aligner quarante-quatre snipers sans préavis. Les militaires aiment à dire que le meilleur moyen de détruire un char est de lui opposer un autre char. Ce principe s'applique également à la lutte contre les "snipers" ennemis et tout spécialement dans les missions d'interposition, dans lesquelles il est préférable d'éviter les dommages collatéraux.

     Les premières troupes françaises engagées à Sarajevo se sont souvent retrouvées opposées à des snipers solidement retranchés dans des caches et tirant avec un système de "miroir". De plus, nombre de ces positions de tir étaient camouflées au milieu d'habitations civiles. Face à ce type de lutte sournoise, les FR-F2, très efficaces en zone rurale, manquaient de puissance pour neutraliser les snipers bien abrités. L'apparition d'une génération de nouveaux fusils de précision de gros calibre va renverser le cours des événements et les «"chasseurs" vont souvent devenir chassés, une ou deux balles de 12,7 mm pouvant aisément traverser un mur avant d'atteindre le tireur.
     Les soldats français engagés à Sarajevo seront parmi les premiers à utiliser ce type d'arme et tout spécialement la 4e compagnie du 2e REP, pionnière dans l'emploi des fusils de précision lourds. Les "gris" ont testé et utilisé au combat différents modèles dont le Barret, le Mac-Milan et le PGM Hecate, désormais adopté depuis par l'armée française. Retarder l'ennemi par des destructions, le harceler par la pose de mines ou de pièges dans les endroits les plus inattendus, ou encore s'infiltrer pour effectuer des sabotages sur les voies de communications, les ouvrages d'art ou les dépôts de munitions ennemis, sont parmi les savoir faire de la 4e compagnie. Ces légionnaires parachutistes peuvent également ouvrir la voie au régiment en détruisant les obstacles au moyen d'explosifs.
     En combinant le feu meurtrier de ses "snipers" et les "piégeages et destructions", la 4e compagnie est en mesure de retarder considérablement toute avance ennemie.

7emeCIE

L'Association des Anciens Légionnaires Parachutistes

ancien-legionnaire      J'ai rejoins mon Amicale d'origine,l 'Association des Anciens Légionnaires Parachutistes, qui regroupe tous les anciens légionnaires ayant servi au 1er et 2ème Régiment Étranger de Parachutistes. Disséminés aux quatre coins de l'Europe, de l’Asie, et de l’Afrique, sur tous les continents, l’Amicale regroupe environ 700 anciens légionnaires parachutistes, rescapés des guerres, interventions extérieures, et conflits qui ont secoué le monde depuis la création des légionnaires Parachutistes en 1948.. L'Amicale est surnommée la » septième compagnie »
     Le Régiment comptant six compagnies, l'Amicale est donc naturellement, par filiation directe, la septième compagnie du Régiment. Tous les ans j'attends avec impatience la Saint Michel ou le 2eme REP nous reçoit a Calvi, lorsque le Régiment n'est pas en intervention en Afrique ou en Yougoslavie. L'Amicale a le bras long, et s'occupe du transport. Un avion militaire part d'Allemagne, un de Paris ,un de Lyon, un de Toulouse direction Istres, ou tout le monde se retrouve puis direction Calvi, le tout gratuitement, merveille de la logistique actuelle qui nous faisait tant défaut auparavant.... .Remerciements a l'Armée de l'Air, pour son éternelle collaboration. En ce qui me concerne je prends beaucoup de plaisir au cours de ces retrouvailles sur le tarmac de l’aéroport militaire de Toulouse Francazal, et d’Istres, avant de prendre le dernier avion pour la terre promise Calvi, sanctuaire du Régiment.

     Les arrivées a l’aéroport de Calvi ne passent pas inaperçues. Dans toutes les langues et principalement en Allemand, tous les participants sont heureux de ces joyeuses retrouvailles. C’est un brouhaha indescriptible, en attendant de recevoir nos affectations dans les différents hôtels de la ville. Les unité parachutiste de la Légion étant récentes, tout le monde se connaît, et a plus ou moins servi sous les ordres d'un tel ou d'un tel Apres une après midi de quartier libre, et une nuit de joyeuses libations, nous nous réveillons tous aux aurores avec la gueule de bois afin de participer aux différentes cérémonies des deux jours suivants. Au petit matin nous sortons des valises la tenue de l'amicale, blazer bleu marine, avec écusson de l'amicale, brodé AALP,More Majorum, pantalon gris foncé, chemise blanche, cravate verte réglementaire, béret vert surmonté de l’insigne des unités troupes aéroportées, décorations pendantes. Tenue réglementaire. Durant ces deux jours se réunissent dans une grande "communion" ce qui se fait de mieux dans l'Armée Française.
     Aucun régiment en Europe, ne peut regrouper autant, d'actions individuelles et collectives,,que la septième compagnie. Apres un rapide regroupement a l'entrée du camp Raffali, sous les ordres du capitaine Bonelli, ordre est donné de faire le toit, c'est a dire, ordonner la mise en place pour le défilé par rangs de taille décroissant, nous formons le carré, les valides et ceux qui le sont moins, ceux qui marchent avec des cannes les grands blessés en queue de peloton pour ne pas gêner l’ordre dans les rangs.
     Tout le monde veut être présent pour le défilé, qu’importe l’âge, les invalidités, la fatigue, Sur la place d'armes les compagnies du Régiment, en grande tenue de parade forment deux haies d’honneur, au » présentez armes ».
     Lentement au pas réglementaire de la Légion a 80 pas minute avec la particularité de rouler les épaules, et de glisser le pied sur le sol plutôt que d’attaquer le sol du talon comme le font les autres unités légion « non parachutiste »,les 600 a 7oo anciens passent en chantant le chant du 1er Régiment Étranger de parachutistes, devant les troupes au « présentez armes ».

 « Jamais garde de roi, d’empereur, d’autocrate De pape ou de sultan, jamais nul régiment Chamarré d’or, drapé d’azur ou d’écarlate N’alla d’un air plus mâle et plus superbement »

     Bloc complet, indissoluble, fier de sa force et de son passé, sous le même uniforme d’ancien légionnaire parachutiste, ou se côtoient au coude a coude, généraux, colonels, capitaines et lieutenants, sous-officiers et légionnaires, sans aucune distinction de grade, sur le même pied d’égalité.

     Contre les Viets, contre l'ennemi
     Partout ou le combat fait signe
     Soldats de France soldats du pays
     Nous remonterons vers les lignes
     Oh! Légionnaires
     Le combat qui commence
     Met dans nos âmes enthousiasme et vaillance
     Pleuvent pleuvoir grenades et gravats
     Notre victoire en aura plus d'éclat
(Chant du 1er Régiment Etranger de Parachutiste)

La Légion n'oublie pas.....jamais

aalp17     Suivent les longues cérémonies de plusieurs heures ou immobiles nous attendons l'arrivée du Colonel commandant le 2eme Rep, celle des généraux arrivés de France. Longues heures d'attente ou nous avons du mal a rester au garde a vous, l'âge, les séquelles invalidantes, réveillent des crampes douloureuses que les plus aptes, et les invalides encaissent sans broncher, fiers d'êtres présents, reconnus ,honorés. Cela nous met du baume au cœur cette reconnaissance, du Régiment due aux anciens. Hommage de ceux qui ont l’âge de servir, et défilé de ceux qui n’auront plus jamais l’occasion de revêtir la grande tenue, cravate verte, képi blanc, ceinture bleue, contact froid de l’arme dans les paumes de la main. A la place la tenue réglementaire de l’amicale. Suivent les éternelles remise de décorations. Les discours des Généraux:

"Voici quarante ans naissait, a l'autre bout du monde, une nouvelle confrérie de guerriers:les parachutistes de la Légion De la vielle Légion , ils avaient recueilli les traditions de rigueur, de solidité, de discipline, de dévouement;des Parachutistes, ils avaient la jeunesse et le goût de l'insolite. Ils formèrent vite une troupe unique en son genre, les bataillons Etrangers de Parachutistes..."

     La musique de la Légion Etrangère d'Aubagne est présente avec ses cent quarante exécutants, les roulements de tambour, les claquements secs des sonneries. Les L'harmonie, la puissance de cette musique nous ramène des années en arrière, quand nous arrivions jeunes Légionnaires au Régiment, avec la même impression de force ,de calme ,d'invincibilité ,au rythme lent des trompettes et des tambours...
      Mein Regiment,mein Heimetland Meine Mutter habe ich nie gekannt Mein Vater starb schon früh im Feld,ja Feld Ich bin allein,auf dieser Welt Mon Régiment c'est ma Patrie, je n'ai jamais connu ma mère. (chant de tradition)

     La fin de la période Algérienne, qui devait sonner le glas de la Légion Etrangère, et particulièrement les unités parachutistes de celle-ci, a cause du putsch d’Alger, aura finalement servi la cause Légionnaire. Sous d’autres cieux, dans d’autres continents, la Légion perdure et se remet de ses vielles blessures a jamais ouvertes de l’Indochine et de l’Algérie, et de ces quelques jours ou tout a basculé durant le putsch d’Alger, contre le pouvoir politique.
     Dans une indifférence générale alors que les Français sommeillent bourgeoisement dans un pays en paix et que le Régiment intervient dans des pays qui eux malheureusement sont en état de guerre A la nuit tombée, chaque Ancien de la septième compagnie, est accueilli pour la veillée, autour d’un grand feu, par sa compagnie d'origine et les jeunes qui la composent. Un jeune prend alors en charge un Ancien, dans une totale osmose et communion d'esprit. C'est la veillée, la messe, le rite, l'adoubement.

     A la lumière des feux de camp, édifiés devant chaque compagnie ,les agapes commencent a la langouste Corse, au méchoui, et a la Kronenbourg,se prolongeant jusqu'au petit matin,.dans une fête païenne, dont nous sommes les seuls initiés. Il faut avoir payé de son sang, avoir trempé sa chemise au REP, pour avoir l’honneur d’être invité a ce gigantesque méchoui qui se prolonge dans la nuit.
      Les chants s'enchaînent, le salut au caïd, Gai Légionnaire, Adieu Bel Abbés, Adieu vielle Europe, le grand Atlas, Anne-Marie, les képis blancs suivis des chants Allemands, "Westerwald ,Altekamaraden, Wediesoldaten, Lore, Paraderdemarsch, Anne-Marie, des chants Espagnols Yougoslaves Polonais qui sont le ciment de notre camaraderie et de notre amitié. L'Europe des nations a du mal a se faire, il y a longtemps que nous l'avons réalisée, nous y sommes parvenus en 1831, sous Louis Philippe cela ne date pas d'aujourd'hui. Au petit matin nous nous réveillons avec la gueule de bois, quartier libre, en attendant les avions qui nous ramèneront, vers les différentes régions ou pays respectifs. Les cérémonies officielles touchant a leurs fins, un dernier repas, nous est offert par le régiment dans les restaurants de Calvi. Chaque compagnie a son propre restaurant, et les chants montent dans les vieilles ruelles de Calvi, sous le regard des Corses, dérangés dans leur tranquillité proverbiale. A l’issue du repas quartier libre dans la ville. Nous déambulons sous les palmiers dans les rues du vieux Calvi, pleines de souvenirs, en nous regroupant par affinités, schnaps..schnaps...en nous rappelant les virées que nous avions fait autrefois dans telle ou telle ruelle....le "gnon" récolté dans tel ou tel bar.
      Au loin sur l'aérodrome de Calenzana les avions commencent a faire leur point moteur, pour nous rappeler que la fête est finie et qu'il va falloir rentrer. Les camions militaires et la police militaire du Régiment embarquent les derniers convives, direction l’aéroport de Calenzana. On s'embrasse, on se jure qu'on s'écrira, rendez vous dans deux ans au Régiment a Calvi, ou a une de nos réunions a Paris, c'est promis c'est juré, on s’appelle, on se retrouve et l'on se fera une petite bouffe....et une bonne cuite. Le vent s'est levé, sur la vielle ville et le camp Raffali. La petite cloche de la chapelle, qui jouxte le cimetière du régiment ou sont enterrés les"sans famille" s'est mise a carillonner, faiblement d'abord sous l'effet de la brise .,pour nous rappeler, qu'elle avait été le témoin de nos joies et de nos peines, puis sous l'effet du vent soudainement devenu plus violent, elle s'est mise a sonner d'un ton grave, pour les morts...pour tous ces morts, "étrangers, devenus fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé".
     En souvenir des 37.647 Légionnaires «morts pour la France» ,de 1831,la conquête de l’Algérie a 2.000( la dernière opération a Brazzaville). Des centaines de milliers de blessés, amputés, invalides, pensionnés, dont la vie bascula, lorsqu’ils furent rendus a la vie civile.

"Legio patria nostra"