Les Légionnaires... Ils traversent la vie comme s'ils défilaient de ce pas sans mesure et lorsqu'ils sont passés... Quand leur marche quand leurs chants leurs fifres se sont tus Le silence retombe empreint de leur allure Je t'ai reconnu a ton pas en ce qu'il est inimitable, ton regard au fond duquel brûle un désir d'impossible.A ta voix qui rompt a regret le silence, couvre a regret le vent, comme si elle les aimait... Ils ont des sacs les légionnaires au dos du sac la pelle, dans la pelle, du sable dans le sable leur trou Et lorsqu'ils sont passés...
A la précision de tes gestes. A te voir ton P.M. sur l'épaule d'une main désinvolte amoureuse et gantée. A l'incomparable manière dont tu fais le café du petit jour sur trois braises... Ils ont des quarts les Légionnaires au fond du quart l'alcool dans cet alcool des cuites dans la cuite leur noir Et lorsqu'ils sont passés... Tu es lent mais sûr, hautain mais courtois, rieur mais grave roublard mais candide: comprend qui te connaît. Je t'ai reconnu dans les yeux des autres... Ils ont des coeurs les légionnaires au fond du coeur, des rêves dans le rêve des filles dans la fille leur mois...
Et lorsqu'ils sont passés...
Voilà cinquante ans naissait à l'autre bout du monde, une nouvelle confrérie de guerriers : les parachutistes de la Légion. De la vieille Légion, ils avaient recueilli les traditions de rigueur, de solidité, de discipline et de dévouement ; des parachutistes, ils avaient la jeunesse, la souplesse, l'enthousiasme, le goût de l'insolite.
Ils formèrent vite une troupe unique en son genre : les Bataillons Étrangers de Parachutistes.
En décembre 1955, le bataillon devient régiment, s'installe à Philippeville et participe, au sein de la 25ème division aéroportée, à toutes les opérations d'Afrique du Nord. Il s'installe définitivement à CALVI en 1967.Le 2ème REP intervient, depuis lors, sur tous les théâtres où l'armée française est engagée: dans différents pays d'Afrique, au Liban puis, sous l'égide de l'ONU ou de l'OTAN, en Bosnie et au Kosovo.Créé le 2 octobre 1948 à SETIF en Algérie, le 2ème Bataillon Étranger de Parachutistes est engagé moins d'un an plus tard en Extrême-Orient.
Cinq années durant, il sera de tous les combats et disparaîtra à DIEN BIEN PHU. Recréé à HANOI, il quitte la terre indochinoise en 1955, seule unité du corps expéditionnaire français à avoir obtenu 6 croix de guerre avec palme et la fourragère de la Légion d'Honneur. Le 2ème REP est le seul régiment de métropole stationné sur une île et bénéficie d'un cadre unique pour son entraînement : la Corse. Il dispose d'un potentiel humain exceptionnel grâce aux quarante-cinq nationalités qui constituent son effectif. Seul héritier des unités de légionnaires parachutistes, le 2ème REP se veut le régiment des missions "insolites", fidèle à la devise que lui ont confiée ses anciens :"MORE MAJORUM"
En l'an 2004, le 2e REP comprend 1 297 hommes, jeunes, sportifs, physiquement rustiques et résistants, dont 1 000 combattants d'assaut dotés d'un matériel de pointe et d'un niveau de compétence élevé. D'ailleurs, les légionnaires sont dans leur majorité des cadres potentiels et beaucoup peuvent se targuer d'avoir le niveau de "moniteur commando". Les légionnaires parachutistes proviennent d'une soixantaine de pays différents. On y trouve un tiers de francophones. La Légion étant souvent une vitrine de l'actualité mondiale, le recrutement provenant des pays de l'Est est en hausse régulière.
La moyenne d'âge au régiment est de vingt-quatre ans et tous les cadres se plaisent à dire que le légionnaire-parachutiste d'aujourd'hui a les mêmes qualités que ses aînés. Les motivations d'engagement sont diverses: goût de l'aventure, envie d'échapper à la monotonie d'une vie ordinaire, désir de couper avec son passé ou simplement recherche d'une certaine éthique de vie. Mais ce qui différencie souvent le légionnaire d'un engagé, et ce dans n'importe quelle armée, c'est qu'il est presque toujours "fort d'une expérience de vie". Le choix de l'engagement "provient toujours de cet acquis", qu'il soit heureux ou malheureux, et cela apporte au régiment une maturité et une sérénité dont peu d'unités peuvent se prévaloir. Dans un cadre militaire, cet état de fait est pratiquement unique, car tout nouvel engagé est conscient que son choix le fait entrer dans un processus qui peut l'amener aux confins de la résistance humaine. Sa formation va l'amener à assumer pleinement ce choix. Le 2e REP n'existe que parce que chacun de ses membres, du simple légionnaire au chef de corps, est imprégné de cet "esprit" si particulier. À la création de ce nouveau type de soldat en 1946, beaucoup parièrent sur la rapide disparition de l'unité, arguant l'incompatibilité entre la souplesse du parachutiste et la massive puissance du légionnaire... Pourtant. BEP puis REP ont largement gagné leur place sur les "sentiers de la gloire" et, de nos jours, grâce à son "esprit" si particulier, le 2ème Régiment Etranger de Parachutistes demeure cette troupe d'exception au service de la France.
Un esprit ne s'explique pas mais se vit au quotidien. Aussi il est difficile, en quelques pages, de décrire au profane le souffle qui anime chaque membre de ce prestigieux régiment. La première chose qui frappe l'observateur qui a le privilège de côtoyer l'unité, c'est l'engagement total de chacun de ses membres. Ici pas de demi-mesures, et la "rigueur" de la légion est omniprésente au quotidien, y compris pour des activités apparemment anodines. Le simple fait de se présenter de façon réglementaire du légionnaire a par exemple sidéré les officiers des "Gebirgsjâger" allemands qui ont récemment partagé les activités du REP en Bosnie. Le souci du détail est cultivé au point qu'il peut agacer les autres corps de troupe travaillant avec le REP. On est Légionnaire-Parachutiste 24 heures sur 24 et ceux qui ne peuvent tenir le rythme, et tout spécialement les cadres, ne restent guère au régiment. Cette sélection naturelle entraîne par contre une homogénité dans les cellules de commandement, où tout le monde se connaît et se côtoie depuis des années. Si le systême rigide de la Légion ne permet pas, apparamant de familiarités entre officiers et sous-officiers on peut néanmoins discerner une certaine complicité.
Aussi peut-on considérer le 2e REP comme une grande famille. Mais pour y accéder, Ies débuts sont durs et tout spécialement dans les grades subalternes II n'est pas du tout facile d'être lieutenant au REP, à tel point que d'autres formations critiquent vivement la façon de faire des Légionnaires-Parachutistes, mais une fois cette methode de commandement et de vie acceptée, le jeune Officier aura toutes les chances d'être REPMAN pour le restant de sa carrière.
Cette rigueur dans la vie de tous les jours amène tout naturellement à une sorte de sérénité , une certaine joie de vivre est perceptible, on entend siffler ou chantonner dans les couloirs, preuve de la jeunesse de caractère de l'unité. Certains ont comparé cette société presque exclusivement masculine à une congrégation de "moines-soldats". Soldats, certes, moines certainement pas car la rigueur dans l'exécution du travail quotidien, n'empêche nullement de s'amuser, et l'ambiance nocturne des rues de Calvi et la fête des Rois le prouvent.
Souvent privé de foyer, le légionnaire considère généralement que le monde Légionnaire-Parachutiste est le sien, et partout où il s'installe, il y amène le maximum de confort possible et travaille dur à nettoyer et embellir le site. Les popotes sont des endroits chaleureux que l'on retrouve dans les coins les plus reculés de la planète. En partant, tout est impeccable, comme à Brazzaville, où le REP, dans une ville pourtant livrée au pillage, ne laisse pas un seul papier gras dans les cantonnements. Cette dernière corvée de nettoyage se fait pratiquement sous le feu! Le REP c'est aussi, bien sûr, la, "grande Légion" avec son culte de la tradition et la fête de Camerone, qui célèbre l'arme et le devoir sacré d'accomplir la mission jusqu'au bout... un état d'esprit permanent au REP. A la fin de la deuxième guerre mondiale, la Légion Etrangère est un corps de troupe renommé et polyvalent, dont la réputation n'est plus a faire. Le conflit (39-45) qui vient de se terminer, a d'ailleurs rajouté quelques lauriers, a une couronne qui n'en manque pas. De Narvik a Bir-Hakeim, et du Liban aux Vosges, le légionnaire a démontré, qu'il reste le fantassin de choc par exellence. Néamoins un nouveau type de soldat s'est couvert de gloire ,pendant ce conflit ... "le parachutiiste", enveloppant l'ennemi, par un assaut venu du ciel. La Légion ne dispose pas d'unités parachutistes, alors qu'un besoin urgent de soldats, aptes a cette qualification se fait sentir en Indochine.
Pratiquement a la même époque le 1er Bataillon Etranger de Parachutistes est crée a Khamisis (Algérie), le 1er Juillet 1948 sous le commandement du capitaine Segrétain. Le 2ème bataillon Etranger de Parachutistes, voit le jour un peu plus tard le 1er Onctobre 1948 a Sétif (Algérie) Un 3ème Bataillon Etranger de Parachutistes, est formé en avril 1949 a Mascara, et s'installe peu apèrs a Setif, ou il devient le dépot des unités engagées en Extreme-Orient L'époque est celle d'une Armée Francaise démunie. Les paras sautent de Dakotas, venus des surplus Américains et de JUnkers 52 rescapés de la guerre. Nombre d'hommes de cette nouvelle élite, sont d'anciens "fallschirmajäger" auxquels se mêlent des hommes venus de toute l'Europe. Beaucoup tomberont pour la France, et la Légion Etrangère en Indochine. Malgré les arguments de l'Etat-Major, qui oppose la rigeur et le poids de la Légion, a la soupesse des parachutistes, le 3ème Regiment Etranger d'Infanterie forme en 1949, une compagnie parachutiste sous les ordres du Lieutenant Morin. L'élan est donné et un nouveau type de soldats entre dans la légende le "légionnaire-parachutiste".