En août 1982, 10 000 Palestiniens bien armés sont bloqués dans Beyrouth et font face à deux divisions et quatre brigades blindées israéliennes.
L'ALP et d'autres milices de gauche libanaise apportent un soutien supplémentaire (près de 6000 combattants) aux reclus. L'armée syrienne, qui compte également des éléments à Beyrouth, envisage elle aussi une intervention à partir de la Bekaa, avec six brigades et notamment 80 T 72 flambant neufs. Le baril de poudre libanais est sur le point d'exploser mais, sous les ordres du colonel Janvier, le 2e REP va contribuer à éteindre la mèche. Le plan Habib est le plan de la dernière chance prévoyant le départ de l'OLP du Liban.
L'opération Épaulard en sera une de ses applications militaires et dès le 17 août, le 2e REP est en alerte Guépard. Dans le cadre de la force multinationale d'interposition, regroupant Italiens, Français et Américains, le 2e REP va assurer la sécurité des Palestiniens qui évacuent leurs positions de Beyrouth.
À partir de Chypre, les légionnaires embarquent sur le bâtiment logistique "Rance" et le transport de chars "Dives". Le 20 août le convoi, escorté par les frégates Dupleix et Georges Leygues, met le cap sur les côtes du Levant. Le porte-avions Foch, compagnon des jours de crise, et les appareils de la VIème flotte américaine assurent la protection aérienne.
La 1ère compagnie du capitaine Puga débarque en tête du "Dives" suivie de la 3e Cie pour contrôler le port. Les sections progressent dans un paysage de ruines apocalyptiques. La tension monte d'un cran lorsque la section du lieutenant Guermeur est confrontée à des soldats de Tsahal, qui ne veulent pas évacuer leurs positions. À 7 heures du matin, le 20 août, le quartier du port est sous contrôle français.
71 Palestiniens avec armes et bagages sont escortés avant leur départ pour Tunis via Chypre. Dans une cohue indescriptible, d'où sont tirées, en l'air, des rafales d'armes automatiques, des hommes portant keffieh et Kalachnikov, entassés a bord de camions arborant les marques palestiniennes, partent vers un nouvel exil. Impassibles les légionnaires parachutistes veillent à ce qu'il n'y ait aucun débordement.
Le 30 août, c'est au tour de Yasser Arafat, dont la protection rapprochée est assurée par les CRAPS du REP, de quitter le Liban. II embarque sur l'Atlantis. Quand on connaît l'étendue des menaces planant sur la tête du chef de l'OLP, on ne peut que se féliciter du choix des CRAPS du 2e REP pour cette ultime mission d'escorte.
À partir du 26 août, les marines américains relèvent le REP sur le port. Le PC régimentaire est installé à l'ambassade de France, la fameuse résidence des Pins, tandis que les compagnies reprennent, sur la "ligne verte", les positions abandonnées par L'OLP et les Syriens. Les légionnaires parachutistes découvrent avec stupeur et admiration la complexité du système fortifié palestinien de la place Omar-Beyhum. Chaque maison est un blockhaus avec chemin d'accès et de repli piégé. Pour s'emparer de ce complexe, tenu par 400 Fedayines, Tsahal aurait dû payer 1er prix fort, en se frayant un chemin de sang à travers un labyrinthe doté de trappes, leurres, roquettes, mises à feu à distance et autres mines.
Le 26 août, à partir de nouvelles en ville, la 3e compagnie escorte sur le "Damas "la division syrienne Hittine avant de rendre ses positions à l'armée libanaise.
Au grand regret du président Gémaîel les légionnaires regagnent Calvi le 13 septembre 1982.
L'opération Épaulard est un succès complet et la presse, toutes tendances confondues est unanime à vanter le comportement des "bérets -verts".